Les amateurs de grosses cylindrées et de moteurs turbocompressés n’ont jamais écouté ce genre de critiques. Les personnes montrant du doigt les bolides polluant ne sont, pour eux, rien d’autres que des écolos baba-cool et ceux osant parler de gros sous, des gauchistes populistes. L’argent avec ces gens-là est un sujet tabou. On ne parle pas de ce qu’on a… Mais votre serviteur qui écrit ces quelques lignes ne peut pas vraiment être accusé d’être un malade des belles mécaniques. Son permis de conduire, il ne l’a pas passé avant de devenir trentenaire et sa première voiture était une minuscule citadine coréenne dont les portes tremblaient quand le moteur parvenait avec le plus grand mal à atteindre 130km/h. Il n’a certes pas refusé l’offre qui lui a été faite de piloter un monstre à quatre roues survitaminé sur un des plus beaux circuits de Formule 1 au monde. Il ne faut pas non plus exagérer… Mais ces deux jours à Spa ne semblaient pas non plus être une expérience extraordinaire. Et pourtant…

Attendre. Encore un peu. Juste une seconde ou deux… Sur ma droite, le long mur blanc des stands défile à toute vitesse. Un rapide coup d’œil sur le compteur. Oups, il faut arrêter de presser cette pédale d’accélérateur qui excite les 571 chevaux cachés sous le capot. L’écurie sauvage ne demande qu’à galoper mais il faut tenir les rênes… Le bout de la ligne droite est proche. L’air conditionné est supposé me souffler dans le visage un air frais mais il fait drôlement chaud sous ce casque et cette cagoule. Pas le temps de penser à ça…